"Une fête, un moment unique": l'enthousiasme de jeunes catholiques qui verront le pape à Marseille

"C'est indescriptible." Marine, 23 ans, fera partie d'un groupe d'une vingtaine de jeunes brestois qui se rendront à Marseille grâce à un partenariat avec une association des quartiers nord de la cité phocéenne. La venue du pape François, un événement très fort pour cette étudiante en master 2 d'histoire.

"Cela représente tellement pour moi que je n'ai pas de mots", témoigne-t-elle pour BFMTV.com. "Un moment de communion. Ce n'est pas tous les jours que le pape vient en France."

Le pape François a précisé qu'il se rendait à Marseille et non en France, signifiant ainsi que sa venue ne représentait pas une visite d'État et souhaitant la consacrer à la question migratoire -sa venue s'inscrivant dans le cadre des Rencontres méditerranéennes. "Même s'il ne vient pas en France en tant que telle, la ville de Marseille est en France", poursuit Marine.

La jeune femme était déjà présente aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) début août à Lisbonne, au Portugal, auxquelles le pape a participé. "J'ai eu la chance, la très grande joie et l'immense honneur de me retrouver tout proche de lui par deux fois. Il est passé juste devant moi dans sa papamobile."

"Ce sont des souvenirs qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire mais aussi dans mon cœur."

"Ce qui va être important, c'est le message"

Constance, une Brestoise de 28 ans, sera du même voyage. Quand l'opportunité s'est présentée de rencontrer de nouveau le pape après sa participation aux JMJ, cette jeune femme en reconversion professionnelle n'a pas hésité. Une évidence, notamment "pour entendre le pape sur l'immigration et l'accueil de l'autre", confie-t-elle à BFMTV.com.

Car pour la jeune femme, c'est avant tout sa prise de parole lors de la messe qui se tiendra ce samedi qui lui importe, davantage que de se retrouver à quelques mètres de lui. "Être à deux pas de lui ou au fond du Vélodrome (la messe se tiendra dans ce célèbre stade marseillais, NDLR), je m'en fiche. Ce qui va être important, c'est le message qu'il va donner."

Une prise de parole que Constance juge importante, en particulier depuis l'arrivée la semaine dernière de quelque 11.000 migrants sur l'île italienne de Lampedusa. "Les deux événements coïncident heureusement, où malheureusement. La question de la Méditerranée mérite d'être traitée par le pape et les évêques."

Elle attend ainsi un message "à la fois réconfortant pour les victimes mais aussi ferme sur la capacité d'accueil, la réalité de ce qui se vit en Europe".

"Une messe avec le pape se suffit à elle-même"

Si quelque 57.000 personnes assisteront à cette messe, dont le président Emmanuel Macron, les places réservées aux diocèses non marseillais étaient fortement limitées et ont été rapidement prises d'assaut. Celui de Lyon disposait par exemple de 250 places, seulement 50 pour le diocèse d'Évry.

Rémi de Saint Albin, un Niçois de 28 ans bénévole pour les Guides et scouts d'europe, fait partie des rares chanceux qui assisteront à la messe. "C'est tout de même le chef de l'Église catholique", rappelle-t-il à BFMTV.com.

"Mais je vois avant tout ce moment comme une occasion de rassembler les catholiques. Ce qui est beau, c'est tout ce qui se passe autour avec les Rencontres méditerranéennes."

Ce jeune homme, qui travaille dans les énergies renouvelables, n'a pas d'attente particulière de la part du souverain pontife qu'il a déjà vu aux JMJ de Cracovie en 2016. Même s'il reconnaît que c'est "toujours une émotion particulière" de voir le pape, "une grâce".

"C'est magnifique. Se dire qu'on a cette chance, une messe avec le pape se suffit à elle-même", tout en précisant ne pas être "une groupie". "J'étais tout aussi heureux avec le précédent pape et le serai autant avec le prochain."

"Un moment unique"

"C'est une fête, un moment unique", abonde pour BFMTV.com Maritxu, une enseignante de 43 ans et bénévole pour les Scouts et guides de France de la région marseillaise. "Autant on peut aller voir le pape dans le monde, mais à Marseille, cela ne se renouvellera pas", rappelant que la dernière fois qu'un pape s'est rendu dans la cité phocéenne, c'était en 1533.

Si elle précise qu'il ne faut pas réduire cette visite pontificale à la messe, elle l'espère "gaie, vivante". Et attend des mots forts de la part du pape. "J'espère aussi que le pape aura un message sur le vivre-ensemble, sur le fait que l'ouverture à l'autre est une force et que s'engager en tant que chrétien, ce n'est pas seulement aller à la messe."

"Assister à une messe du souverain pontife est une joie", confirme pour BFMTV.com Clément, 26 ans, Brestois d'origine mais étudiant à l'Institut régional d'administration de Bastia. Il fait lui aussi partie du même groupe que Marine et Constance, interrogées au début de l'article. Et attend ce moment avec impatience. Le jeune homme espère que cette rencontre, en plus de "nourrir (s)a foi", le guidera dans sa vie personnelle.

"Ce sera pour moi un temps de relecture, de méditation sur mes futures responsabilités et sur ce que la providence attend de moi."