Réseaux sociaux, petites annonces... Face à la pénurie, le marché noir de l'essence reprend des couleurs

Ces derniers jours, se déplacer en voiture n'est pas forcément plus simple. Avec 15% des stations-services à court d'au moins un carburant, conséquence de l'arrêt de cinq des sept raffineries du pays, en grève contre la réforme des retraites depuis plusieurs semaines déjà.

Si certains départements sont épargnés, la situation est tendue dans le sud du pays. Dans les Bouches-du-Rhône par exemple, plus de 40% des stations sont en difficulté.

Pour éviter de se retrouver à sec, certains n'hésitent plus à se tourner vers... la vente de particulier à particulier. "J'ai acheté du gazole auprès d'un ami de mon copain, j'en ai pris 30/35 litres, à 1,80€/L", explique à BFM Marseille Provence une automobiliste.

"Je n'avais pas forcément envie d'attendre, et comme j'avais cette solution-là, je me suis dit 'pourquoi pas'", témoigne-t-elle.

Revente strictement interdite

À 1,80€/L, le prix reste raisonnable. Mais sur les réseaux sociaux et sites de petites annonces, le carburant peut être vendu parfois 3€/L.

Une situation qui pourrait rappeler celle d'octobre 2022, quand le marché noir de l'essence était à son plus haut niveau. Des trafiquants n'hésitaient pas alors à s’approprier une partie des stations-service pour remplir des dizaines de jerricans afin de les revendre.

Mais la crise était d'une ampleur bien plus importante. À l'époque, plus de 30% des stations étaient en rupture de carburants. Le gouvernement avait même demandé à tous les préfets de prendre des arrêtés pour interdire le remplissage des jerricans à la pompe.

Depuis le 21 mars, c'est de nouveau le cas dans les Bouches-du-Rhône et le Var. Si le remplissage de bidon est autorisé dans les autres départements (sauf arrêté préfectoral), la revente est strictement interdite sur tout le territoire.

D'autant qu'elle n'est pas sans risque pour les éventuels acheteurs. "L'essence qui est vendue par ces nouveaux businessmen de l'essence laisse penser que ça vient de je ne sais où, que ça a été coupé avec je ne sais quel produit", explique à BFM Marseille Provence Rudy Manna, porte-parole du syndicat de police Alliance PACA.